Biographie de Guy Lamy (1914 - 2000)

 

 

1931
1931
Guy Lamy à 17 ans
Etudiant à l’école Boulle (Paris)

 

Né quelques mois après le début de la Première Guerre mondiale à Paris (14 décembre 1914), Guy Lamy aura connu tout jeune les bombardements allemands sur la capitale qui poussaient parfois ses habitants à se réfugier dans le métro jusqu’à la fin de l’alerte.

 

Après son enfance et son adolescence passées surtout à La Frette, à une vingtaine de kilomètres de Paris, dans une maison à flanc de coteau des bords de la Seine qui jouxtait celle de l’écrivain Jacques Chardonne ; La Frette où sont enterrés sa femme, ses parents et ses grands-parents, il reviendra à Paris où il s’inscrit à l’Ecole des Beaux-Arts (élève du professeur André Devambez) et à celle des Arts-Décoratifs à laquelle une formation antérieure à la célèbre Ecole Boulle l’avait pour ainsi dire initié. A noter également ses rencontres à Montmartre avec le peintre Maurice Utrillo et sa mère Suzanne Valadon, de 1928 à 1936. Avec Albert Marquet aussi, mort en 1947, lui-même enterré à la Frette.

 

Peu avant la Deuxième Guerre mondiale, il se marie et découvre le Maroc avec son épouse. Un fils, lui-même peintre, aujourd’hui retiré en Bretagne, naîtra de cette union.

 

Vingt-et-un ans après la fin de la Première Guerre, on remet ça : C’est d’abord la "drôle de guerre", puis, moins d’une année plus tard, l’offensive allemande au cours de laquelle il est fait prisonnier avec ses hommes à l’instar de nombreux Français. Sa captivité dans trois camps allemands successifs, à Trêves, Coblence et Limburg, durera quatre ans. Entouré d’amis solides et cultivés, il les passera en continuant à peindre, même à l’extérieur du camp, accompagné chaque fois d’une sentinelle allemande (plusieurs de ses toiles se trouvent encore en Allemagne), et en réalisant des décors et des meubles de théâtre pour la troupe des prisonniers du camp qui montèrent de nombreuses pièces classiques et modernes du répertoire français auxquelles les officiers allemands ne manquaient pas d’assister : "Jamais il ne s’est plaint des Allemands, très corrects avec leurs prisonniers, dira son fils, Guy-Michel, curé de la paroisse francophone de Bâle. Et quand il retrouvait ses anciens camarades d’infortune, ma mère avait coutume de leur dire en riant : on croirait que vous avez vécu vos plus belles années en captivité !".

 

En 1950, il épouse en secondes noces Zita Cortat, Suissesse du Jura, dont il avait fait la connaissance trois ans auparavant lors d’un mariage à Lausanne.

 

Après avoir donné la vie à quatre enfants, sa femme meurt en 1975. C’est un drame pour cet homme qui perd une épouse adorée en même temps qu’une conseillère avisée en matière picturale. Un prêtre ami et confident, le P. Jean de Dieu, "l’oncle Franz" de ses enfants, sera là pour l’aider pendant de longues années au cours desquelles Guy Lamy fera de fréquents séjours chez les capucins de la rue de Morat, à Fribourg.

 

Après le décès à Paris de sa mère, à laquelle il était resté très attaché (1987), il s’installe définitivement à Porrentruy où il meurt le 6 novembre 2000, et où il est enterré.

 

 

J. Tassart - Le Figaro

 

 

« Paysagiste sensible aux nuances subtiles de notre capitale, Guy LAMY pourrait être appelé le Maître des ciels parisiens. Les gris aux tons mineurs, les perspectives solidement établies, le choix des sites typiques concourent à cet effet d’atmosphère, comme en suspension, qui donne beaucoup de poésie à ses ceuvres. »
- René CLERMONT - revue « Galerie des Arts »

 

« Guy LAMY n’est pas Auvergnat, rarement cependant l’atmosphère lourdement mystérieuse de l’Auvergne nous a été rendue avec plus d’intensité, de justesse. »
- Héraut - « Le journal de l’Amateur d’Art »

 

« ... A travers ses ceuvres une poésie délicate, toute de reflets d’eau très réussis, de neige ou d’admirables traits de lumière, de nature riche et lignes pures soulignées d’une couleur qui traduit parfaitement une atmosphère que nous connaissons bien pour autant que nous sachions s’intégrer à ce merveilleux pays qu’est le jura. »
- Noverraz

 

« Des ciels divers, des atmosphères bien différentes et pourtant des éloges identiques. C’est que Guy LAMY, poète visuel, est largement réceptif et sensible à tous les ciels et toutes les atmosphères. Ciels de nostalgie et d’inquiétude, mais aussi ciels de joie et d’espérance. Le problème de la lumière est résolu ici en des tons souvent sourds qui s’opposent à des éclatements plus paisibles. »
- Bernard GAUTHRON - « La Revue Moderne »

 

« Que de claires journées le peintre sait faire revivre. C’est là entre les Puys et les Plombs que l’on reçoit au coeur le choc d’un pays. Merci Guy LAMY d’avoir mis votre talent à son service pour nous le rappeler. »
- Dominique JAMET - « Le Figaro »

 

Poète des ciels mais aussi poète des eaux

 

« La séduction de ses eaux, qu’elles soient étang, rivière ou ruisseau, qu’elles passent du bleu au glauque selon les modulation du ciel, stimule une palette généreuse et sincère. »
- Cy - « Le Démocrate ».

 

« Tout ce qui est fluide, mourant, délectable, est retenu par son pinceau qui se fait attentif à tout ce qui passe et veut s’échapper. »
- Henri Adam - « Les Lettres Françaises »

 

« Poète attentif à toutes les confidences du paysage, Guy LAMY sait les comprendre avec cette intelligence particulière toujours efficace parce qu’elle est à base d’intuition et d’instinct, et les traduire scrupuleusement avec, selon une formule de Cy, « une sorte de pudeur, de discrétion et de mesure. »

Guy LAMY ne cherche jamais à violenter « le motif », à l’asservir à un système préétabli. C’est pour cela et grâce à la sensibilité propre du peintre que ses oeuvres transmettent une si large gamme de sensations directes parfois très subtiles et toujours nuancées. »
- Guy LAMY ou la Poésie attentive, MEYRAN - « La Feuille d’Avis de Lausanne »

 

« Chacune des toiles restitue bien l’émotion que l’artiste ressent devant son sujet. Car nous le soupçonnons d’être un émotif peignant dans l’enthousiasme, transcrivant ce qu’il a perçu d’abord par intuition, grâce à une vibrante sensibilité. Ce qui n’exclut pas une solide structure et un parfait cadrage. Ce qui est également la pure vérité. Cette discrétion, cette attention toujours en éveil, cette perspicacité qui permet au peintre de saisir le moment essentiel, nous les retrouvons d’ailleurs, lorsqu’il traite de personnages. Si l’on feuillette l’épaisse liasse des articles consacrés à Guy Lamy, on voit revenir sous toutes les plumes, les plus diverses, très souvent, les mêmes mots, les mêmes expressions. Poésie, sensibilité, nuances subtiles, atmosphères prenantes, ciels émouvants, qui mettent en évidence la découverte, pour chacun, dans l’oeuvre du peintre, d’une authentique et riche chaleur humaine. »
- BEVI - « L’Express » de Neuchâtel

 

« Guy LAMY est un paysagiste doté d’une belle finesse d’oeil, ses ciels et ses harmonies sur un registre doux nous le font écrire. »
- Jean Chabanon - revue d’art « Le Peintre »

 

« Paysages traités largement et d’un éclat intense. »
- Marcel Rison - « Art libre »

 

« Voici un beau paysagiste à qui la nature n’est jamais indifférente. La nature, Guy Lamy la trouve au bord de canal comme au fond des campagnes, sous les grilles des Tuileries, comme aux abords des villes car les constructions humaines bénéficient du même ciel brumeux ou ensoleillé que le coin de forêt le moins fréquenté.

Guy LAMY, poète du ciel, de l’eau et des atmosphères, peintre des instants fugitifs et des nuances, interprète choisi des allégresses et des mélancolies secrètes de la nature. »
- Tassart - « Carrefour »

 

Articles de presse :

 

« Guy Lamy - les fleurs du coeur » par Max Joli (mars 1966)

 

« Caveau de Saint-Ursanne. Un immense succès pour Guy Lamy » (octobre 1984)

 

« Guy Lamy, un Parisien devenu Ajoulot » par Anne Deschamps (Le Quotidien Jurassien, samedi 10 mars 2012)

 

Texte de Guy Lamy :

 

« Hommage à Maurice UTRILLO » (décembre 1971)

 

 

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