Guy Lamy - les 4 saisons en Auvergne

Des Goûts et des Couleurs...

 

GUY LAMY
ET LES QUATRE SAISONS EN AUVERGNE

 

« Petit village de Moissac, près de Neussargues »

 

« Une terre qui s’impose non par la violence de ses contrastes ou la douceur de ses lignes, mais par une présence poignante, un goût fort et amer. » (Jean Vissouze : Ecir)

 

CETTE définition du Cantal, par un grand écrivain ami, je n’en connais pas de plus juste dans sa concision harmonieuse. Peu de peintres l’illustrent aussi parfaitement bien que Guy Lamy, Auvergnat de Montmartre, admirateur de Saint-Flour et amoureux de la région du Plomb : tout le décor d’« Ecir ».

 

On trouve là moins d’attraits peut-être qu’au beau puy-Mary, moins de riantes promesses méridionales qu’aux grasses prairies aurillacoises, mais la ville de Muret reste dans le souvenir, comme la porte ouverte sur un pays d’inoubliable grandeur.

 

Guy Lamy aime la haute Auvergne : ses horizons, son climat, ses paysans à l’abord rude, au coeur franc. Il goûte en esthète la lumière du matin. laiteuse, adoucie, baignée aux sources d’une éternelle jeunesse. Toutefois, ses « quatre saisons » font peu de concessions aux éclats ensoleillés de l’été. Lamy préfère l’Auvergne grise, la terre dépouillée du basalte, étendue sous un ciel tempétueux ; les saisons apparaissent sobres, pour ne pas dire sévères, à l’image même du pays.

 

A peine, de temps à autre, l’oeil est-il flatté par la gerbe rose d’un arbre au printemps, la fusée jaune d’un fin peuplier, une moelleuse coulée de neige. Ni lugubrement hivernal, ni printanier agressivement, le Cantal de Guy Lamy reflète un talent équilibré, respectueux du sujet jusqu’à un méritoire effacement de l’esprit, non de la facture : cette importante série d’une trentaine de toiles, aux vastes dimensions, large ..

 

(suite page 3 - page manquante dans l’archive)

 

Geneviève JAMET-CORTAT
« L’Auvergnat de Paris », samedi 7 octobre 1967