Guy Lamy, un Parisien devenu Ajoulot

GUY LAMY EXPOSE AU FOYER DES PLANCHETTES

 

par Anne Deschamps.

 

Guy Lamy
Guy Lamy
(1914 - 2000)

 

A l’occasion de ses 20 ans, le foyer des Planchettes consacre une exposition au peintre Guy Lamy. Né à Montmartre, l’amour l’a mené jusque dans Ie Jura qu’il a peint en long, en large et en travers. Cela fait plus de 20 ans que les oeuvres de cet ajoulot d’adoption n’avaient pas été exposées dans la région.

 

Il est difficile de savoir exactement combien d’oeuvres régionales portent la signature de l’artiste. Certains Jurassiens possèdent en tout cas chez eux une dizaine de toiles de Guy Lamy. D’ailleurs, selon Vital Schaffter, responsable des expositions aux Planchettes, il est le peintre le plus diffusé en Ajoie.

 

A l’occasion de ses 20 ans, le Foyer des Planchettes propose, jusqu’au 13 mai, une quarantaine de ses oeuvres, principalement des huiles sur toile et papier mais aussi des dessins au crayon et au fusain, représentant l’Ajoie, le Clos-du-Doubs. Paris ou des personnages authentiques. En prime, une toile inédite, réalisée alors que l’artiste n’avait que 15 ans, est également exposée.

 

Né à Montmartre en 1914, d’un père français et d’une mère fribourgeoise, Guy Lamy commence très tôt à peindre. Il côtoie Utrillo et entre à l’Ecole nationale des Beaux-Arts.

 

Un peintre prisonnier

 

La Seconde Guerre mondiale ne freine pas ses ardeurs, bien au contraire. « Il a été prisonnier de guerre en Allemagne de 1940 à 1944, mais il arrivait à peindre, détaille son fils aîné, Guy-Michel Lamy, curé de la Paroisse française de Bâle. Il pouvait même sortir du camp pour aller peindre à l’extérieur sous l’escorte d’une sentinelle. Des officiers allemands lui ont d’ailleurs acheté certaines de ses toiles », poursuit le seul membre de la famille Lamy encore présent en Suisse. A la fin de la guerre, certains iront jusqu’à lui rendre visite à Montmartre, en civil.

 

C’est lors du mariage d’un ami, à Lausanne, qu’il rencontre son épouse jurassienne, Zita Cortat, de Courtételle. Il l’épouse en 1950 et le couple vit à Paris avec ses quatre enfants. Guy Lamy est fils unique, sa femme est issue d’une famille de huit enfants, le couple reste donc en contact étroit avec le jura, où l’artiste commencera à exposer dès les années 1950. Il se forgera d’ailleurs une notoriété dans le jura, bien avant que son travail ne soit reconnu en France.

 

En 1972, Guy Lamy propose une grande exposition à Porrentruy, où il présente les 36 communes d’Ajoie de l’époque, en peinture. Deux d’entre elles font d’ailleurs partie de la rétrospective des Planchettes.

 

« Il aimait prendre son chevalet et sa palette et se faire conduire à tel endroit pour peindre, poursuit son fils. Il réalisait des croquis où il inscrivait les couleurs ou reproduisait directement ses modèles. On revenait ensuite le chercher. »

 

Le plus Ajoulot des Parisiens

 

Après la mort de son épouse, en 1975, Guy Lamy fait de fréquents allers-retours entre son pied-à-terre bruntrutain de la rue du 23 juin et Paris. « Le Jura lui rappelait sa femme, confie le fils aîné de l’artiste. L’étendue des oeuvres de Guy Lamy inspirées de l’Ajoie et du Clos-du-Doubs est sans doute à l’image de l’amour qu’il portait à son épouse : incommensurable.

 

On compte plus d’une centaine de tableaux représentant les paysages et villages ajoulots, mais aussi des personnages typiques, comme le ramoneur de Porrentruy.

 

Ce n’est qu’après la mort de sa mère, à la fin des années 1980, que le peintre s’installe définitivement en Aloie. Il devient une figure attachante et légendaire de la région.

 

Guy Lamy s’éteint à Porrentruy, en novembre 2000, à l’âge de 86 ans. Preuve s’il en faut qu’il fût bel et bien le plus Ajoulot des Parisiens, c’est dans l’ancienne cité des princes-évêques que le peintre est inhumé, alors que son épouse jurassienne repose en région parisienne.

 

La toute première exposition

 

Guy Lamy avait fait du Café des Allées son quartier général. « II dînait là-bas tous les soirs, à la même table et avec un verre de vin, car l’eau ça rouille, disait-il. Les jours qui ont suivi son enterrement, les gens n’osaient pas s’asseoir à cette table, m’a par la suite raconté la gérante du café », explique Guy-Michel Lamy.

 

Depuis une exposition à Morges, en 1995, les œuvres de Guy Lamy n’ont plus été exposées. L’exposition des Planchettes est la première organisée à titre posthume. La majorité des œuvres ont été fournie par le fils aîné de Guy Lamy, le reste, par des particuliers.

 

Source : Le Quotidien Jurassien, samedi 10 mars 2012

 

 

GUY LAMY EXPOSE A BURE DES PAYSAGES AJOULOTS ET PARISIENS

 

Par Thierry Bedat

 

 

Le peintre Guy Lamy expose depuis vendredi une vingtaine d’huiles au Restaurant de L’Eperon, à Bure. On peut y découvrir des paysages d’Ajoie, Porrentruy un jour de foire et quelques vues de Paris.

 

« Etre peintre, c’est comme être un chef d’orchestre. Le rouge représente les cuivres, le bleu remplace les violons, alors je commence à peindre », explique Guy Lamy, aujourd’hui domicilié à Porrentruy, qui précise : « J’aime découvrir le vrai caractère d’une nature, exagérer les traits de mes personnages. »

 

Loin des modes ou des courants artistiques excentriques, Guy Lamy reste fidèle à la tradition picturale figurative qui, chez lui, coule de source. Généralement, le peintre opte pour des couleurs tendres, printanières et porteuses d’optimisme. Son exposition sera visible jusqu’au 31 mars prochain au Restaurant de L’Eperon, à Bure.

 

Source : Le Quotidien Jurassien (tb)

 

 

GUY LAMY EXPOSE A L’AULA AUGUSTE-CUENIN
36 fenêtres ouvertes sur les communes d’Ajoie

 

Neige à Damphreux, 1977

 

Rassembler en une seule exposition des vues prises dans les 36 communes d’Ajoie, voilà une idée originale et, à notre connaissance, « une première ».

 

C’est ce qu’a réalisé en trois ans de travail le pinceau de Guy Lamy, qui s’est promené, au gré des saisons, à travers le territoire ajoulot, fixant ici et là une vue d’une rue, d’un paysage, d’un village, ou simplement, d’une maison.

 

C’est ainsi que l’exposition qui s’ouvrira demain à 18 h. par une présentation de M. André Denis comprend 90 oeuvres. Ici et là l’artiste a croqué une scène de rue, un portrait, quelque chose de familier aux habitants d’Ajoie.

 

Evitant le piège de la « carte postale » Guy Lamy a trouvé des angles de prise de vue originaux. Il a surtout su restituer une atmosphère propre à chaque endroit. Certains de ses paysages, sous la neige par exemple, sont remarquables. Il faut féliciter l’artiste, parisien comme l’on sait, de s’être attaché à cette tâche. Cela suppose tout d’abord un grand amour du pays jurassien, et ajoulot en particulier. Cet amour a guidé son pinceau, car ses ceuvres sont pétries de tendresse. Une tendresse qui pourrait aller parfois jusqu’à « l’eau de rose », mais la plupart du temps Guy Lamy sait s’arrêter au bon moment. C’est pourquoi cette exposition présente un haut niveau de qualité, et nous souhaitons que le bon peuple d’Ajoie mettra au programme de cette Saint-Martin 1977 une visite à l’aula du groupe scolaire Auguste-Cuenin. (L’exposition reste ouverte jusqu’au 20 novembre.)

 

G. S.

 

 

 

Lire aussi :

 

« Guy Lamy - Les fleurs du coeur » par Max Joli (mars 1966)

 

« Hommage à Maurice UTRILLO » par Guy Lamy (décembre 1971)

 

« Caveau de Saint-Ursanne. Un immense succès pour Guy Lamy » (octobre 1984)

 

« Le paysagiste et portraitiste Guy Lamy est décédé » (novembre 2000)

 

 

 

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