Philippe Grosbéty, artiste peintre avant-gardiste
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Philippe GROSBÉTY, peintre neuchâtelois (1905-1988)
Très tôt attiré par la peinture, Philippe Grosbéty a fréquenté l’Ecole des Beaux-Arts. Il y est toutefois resté peu de temps, lassé des cours et de peur de se laisser enfermer dans un certain académisme.
C’est vers 1925 qu’il commence à peindre et à dessiner, se laissant influencer par le mouvement impressionniste jusque vers les années 60. Dès lors, Philippe Grosbéty trouve son propre chemin. Il est hanté par la couleur, la forme tendue vers une pureté essentielle, en un art non figuratif, traversé de signes symboliques fulgurants.
Esprit curieux, Grosbéty possédait une culture artistique et littéraire très vaste. Il fut l’ami d’écrivains tels que Blaise Cendrars, d’artistes comme Le Corbusier et André Evrard. Malgré cela, il ne fut pas compris de ses contemporains et contraint de travailler dans une solitude presque totale. Il exposa peu mais les discussions et controverses allèrent bon train autour de son œuvre. Philippe Grosbéty s’est éteint le 25 juin 1988 dans son atelier du Locle.
« Quand un peintre ne sait plus où aller, c’est qu’il est sauvé. On peut penser sa toile, c’est quand même autre chose qui vient. Il faut peindre avec ce qu’on n’a pas appris. » Philippe Grosbéty
Le peintre Philippe Grosbéty ou la sensualité dans le dépouillement
Philippe Grosbéty, au Locle depuis un bon quart de siècle, peintre « du dimanche » dès 1931 et passé professionnel, si l’on peut s’exprimer ainsi, voici quelques années, n’est quasiment pas connu dans sa ville et son canton ! Par contre - la célébrité est capricieuse - ses oeuvres sont connues et appréciées en Suisse allemande, à Zurich notamment et le seront bientôt à Bâle par une exposition qui doit se faire à la célèbre Kunsthalle.
Qui est Philippe Grosbéty ? Né dans le Val-de-Ruz, il fit plusieurs métiers, entre autres horloger puis mécanicien, à Neuchâtel, Bienne pour venir s’établir enfin au Locle où, naguère, la maladie lui ravit une jambe, le contraignant à l’abandon de toute activité professionnelle et le renvoyant à sa palette et à son chevalet.
Après avoir, avec la sagesse d’un débutant, beaucoup dessiné depuis son adolescence et peint dans un style parfaitement figuratif, mais vigoureux et hautement coloré déjà, pendant plus d’une vingtaine d’années, Grosbéty s’orienta, il y a peu, vers une autre forme d’expression picturale, marquant un point de rencontre en même temps qu’un point de départ vers des découvertes nouvelles dont on entrevoit déjà les riches promesses.
En réalité, ce peintre, dont l’honnêteté et le besoin jamais assouvi d’évoluer sont ceux des authentiques créateurs d’art, est seul dans ces Montagnes neuchâteloises et peut-être même dans le canton à tenter une telle démarche.
Utilisant des pâtes épaisses par couches successives (il lui faut une année pour réaliser un tableau ! ) Grosbéty, ne s’intéressant plus qu’à la matière et à la couleur, a atteint un art par lequel il traduit sa sensualité avec une économie, non pas de matière mais de moyens, assez remarquable.
Peinture physique certes, puisant ses inspirations, ses émotions, ses sensations, dans le réel et les exploitant avec générosité dans un style figuratif simplifié à l’extrême, dépouillé de tout ce qui ne fait pas l’essentiel, et dont les fonds épais et modelés dans la pâte ne sont que les plans de perspectives.
« L’arbre,> (notre photo) est la toile la plus récente de Grosbéty et, à notre avis la plus représentative et la meilleure de sa production actuelle. Elle résume magnifiquement l’art du peintre, produit de la synthèse entre l’art non-figuratif et ce besoin. toujours plus envahissant de retrouver un certain équilibre, certaines ressemblances, des points de réalités dont on ne peut, en définitive, pas se détacher totalement, et auxquels on retournera immanquablement.
Philippe Grosbéty ouvre des portes et l’on aurait tort d’ignorer plus longtemps cet artiste qui force l’admiration par sa volonté, sa probité et son talent qui a mûri à l’abri de toute influence pour trouver aujourd’hui une voie nouvelle aux perspectives considérables.
G. Mt (article paru dans l’Impartial)