UN CLOWN EN AVIGNON
Polper participe à une exposition sur le cirque

Il a mis ses gros souliers entre le vélo des Fratellini et la grosse vache bébête ; Paul Perrenoud, clown chaux-de-fonnier a aussi amené ses croquis, dessins et souvenirs. Cela pour une exposition sur le cirque tenue dans la maison Jean Vilar en Avignon durant le festival de théâtre.
Responsable de la maison portant le nom de Jean Vilar fondateur du Festival d’Avignon, Paul Puaux a trouvé très vite, dans sa quête sur le monde du cirque, le chemin de La Chaux-de-Fonds. Il est venu visiter ce printemps Paul Perrenoud, affichiste de renom et s’entretenir avec Polper (son nom de scène) et Lyl, le duo de clowns bien connu dans la région et ailleurs. Le messager de la cité des Papes est reparti avec les gros souliers de Polper et la promesse d’une participation de son propriétaire à l’exposition et l’animation montées autour du cirque.
C’est ainsi qu’un jour de juillet dernier, dans la pénombre d’une salle bien fraîche, et suscités par des images venues de Suisse, sont arrivées par vagues des souvenirs et des anecdotes de clowns ; sur l’écran, toutes les têtes des grands, saisies par le crayon sensible de Paul Perrenoud, et contresignées par les modèles eux-mêmes.
Impressionnant et le public d’Avignon y a été sensible, tout comme il s’est amusé au souvenir de Grock sur lequel Polper peut être intarissable. L’exposition était un petit paradis, avec des accessoires riches de rêves et de merveilleuses maquettes dont plusieurs provenaient également de Suisse ; le cirque miniature auquel rien ne manque est propriété du Club suisse du cirque de Sorvilier et de L’Auberson venaient aussi quelques pièces, des automates en particulier.
Cette ambiance de chapiteau était une oasis bienvenue dans le bouillonnement du festival et un doux moment de nostalgie sur lequel Polper a fait longuement planer l’ombre de Grock, le clown de Sorvilier mondialement connu, l’Helvète le plus célèbre avec Le Corbusier, dit-on. Et souvenez-vous de la réplique quand son comparse lui rappelait : « Mais Paganini, il est mort il y a plus de 100 ans » - « Mon Dieu, comme le temps passe » répondait-il avec son accent jurassien. (ib.)
Article publié le 21 juillet 1988